C’est en 2021 que Consortech a terminé un travail d’introspection culminant dans l’expression de sa vision autour de la « performance géospatiale ». Cette démarche a été suffisamment significative au point d’en faire notre différentiateur. Voici ce que l’on entend par ce concept qui promet ultimement l’amélioration de la visibilité de la fonction géomatique.
La performance géospatiale permet au département de géomatique de se positionner comme un contributeur stratégique d’une organisation mieux gérée et exploitée. Elle permet de soutenir la prise de décision en disséminant les informations pertinentes en temps opportun aux bons utilisateurs, à savoir la direction, les employés, les citoyens et les parties prenantes externes.
Lorsque la fonction géomatique réussit à atteindre cet état de contributeur stratégique, elle entre dans un cercle vertueux se traduisant par l’obtention de budgets plus importants et par une croissance de l’équipe. En retour, ceci permet de répondre à plus de demandes des autres départements et parties prenantes de l’organisation.
Cet article présente les différents piliers sur lesquels les gestionnaires SIG peuvent s’appuyer pour atteindre cette performance géospatiale. Il ne contient pas de description exhaustive de chacun, mais met plutôt l’accent sur le nécessaire équilibre dans l’allocation des efforts et des budgets entre ceux-ci.
1. LES DONNÉES
Nous n’avons pas à vous convaincre de l’importance des données géospatiales comme intrant aux outils d’aide à la décision. Cependant, l’acquisition de données peut s’avérer un gouffre sans fond si vous ne disposez pas d’une stratégie tenant compte des besoins de vos clients, de votre niveau de maturité ainsi que des limites de votre budget.
Comme pour tout actif, il est d’abord important de dresser un inventaire et de bien cataloguer ses données avant de se lancer dans une stratégie d’acquisition. L’inventaire permettra de bien comprendre les atouts que vous avez déjà entre les mains ainsi que les écarts que vous pourriez combler avec des tactiques demandant des efforts raisonnables. Le catalogage permet de définir dans quel contexte elles pourront être utilisées. En effet, une donnée précise à cinq mètres peut être acceptable ou être totalement inutilisable, au même titre qu’une donnée datant de deux ans peut être utilisable ou être totalement dépassée.
L’acquisition de données au terrain peut s’avérer une formidable démarche pour obtenir de l’information précise et à jour, mais les coûts varient grandement selon les options choisies. Cela va des abordables vols de drones produisant des données Lidar aux plus coûteux relevés faits par une armée de techniciens sur le terrain. Il est donc important de bien comprendre ses besoins avant de prendre une décision de ce type.
D’autres sources souvent sous-utilisées, et parfois même ignorées, sont les données produites par vos partenaires et autres paliers de gouvernements (MRC, communauté urbaine, provincial et fédéral). Les données ouvertes sont aussi des sources de plus en plus diversifiées et facilement accessibles. Nous considérons important que les leaders SIG se positionnent en mode de collaborateur et de contributeur pour ainsi fournir et recevoir des données pertinentes selon les besoins et capacités de tous les intervenants concernés, au bénéfice de la communauté.
2. LES TECHNOLOGIES
Il est tentant pour des gestionnaires SIG d’investir des sommes considérables dans les systèmes. Après tout, ils offrent tellement de possibilités, spécialement dans la suite ArcGIS! Mais dans un monde où les budgets sont limités, il est impératif de prendre un pas de recul et d’optimiser ses investissements. Cela demande un travail supplémentaire d’analyse des alternatives ainsi que des requis en infrastructure TI pour supporter adéquatement tous ces rutilants systèmes et nouvelles fonctionnalités.
D’ailleurs, au niveau des requis en infrastructure TI, nous assistons à une tendance lourde vers l’infonuagique, ce qui peut s’avérer un casse-tête pour les organisations ayant déjà investi de façon importante dans des systèmes traditionnels ou ayant beaucoup de contraintes de sécurité.
Comme toutes les menaces produisent généralement des opportunités en contrepartie, l’accessibilité de l’infonuagique offre de nouvelles possibilités et peut générer des économies. En effet, les plateformes PaaS et les applications SaaS avec leur tarification basée sur l’utilisation permettent d’accéder à une multitude de nouvelles fonctionnalités qui n’auraient pas été accessibles avec l’ancien modèle basé sur l’acquisition des outils technologiques.
3. LES PROCESSUS
Nous aimons présenter les processus comme « la logique informatique » qui insuffle la vie aux données en utilisant les capacités et fonctionnalités des systèmes. Dans le cas des géomaticiens, les grandes catégories de processus touchent la collecte des données, le traitement et le stockage pour terminer par la dissémination ou la diffusion.
Parmi celles-ci, il existe une grande variété de sous-processus entourant le traitement comme la validation, l’intégration, la correction, la fusion, l’analyse et l’enrichissement des données. Certains de ceux-ci travaillent pour la qualité des données collectées alors que d’autres servent à enrichir et créer de la valeur avant leur mise en disponibilité et leur diffusion. L’importante notion de sécurité peut également être couverte par des processus appropriés pour couvrir l’anonymisation des données, les règles d’accès, la gestion des sauvegardes, etc.
La maîtrise et l’optimisation des processus encadrant le traitement des données sont des éléments centraux de notre vison de la performance géospatiale. La maîtrise des processus s’obtient au moyen d’une réflexion stratégique tandis que l’optimisation passe souvent par la capacité de définir et de créer efficacement des automatisations. À moins de compter sur une équipe de géomaticiens fortement versés dans la programmation, nous suggérons l’utilisation de la technologie FME. Cet outil facilite le traitement des données dans la plateforme ArcGIS et permet aussi de la connecter avec des systèmes externes afin de sortir la géomatique de son silo.
4. LES COMPÉTENCES DE L’ÉQUIPE SIG
Dans un billet de blogue précédent, il a été question de coupes budgétaires liées à la pandémie, de difficultés de recrutement liées à la pénurie de main-d’œuvre et de l’obligation des équipes de géomatique de faire toujours plus avec moins. Dans ce contexte, nous considérons important que les gestionnaires SIG investissent dans les compétences de leur équipe. À propos de ce pilier, il y a différentes possibilités entourant le maintien et la mise à jour des compétences. Par exemple, offrir de la formation pour améliorer la capacité d’analyse et d’utilisation des différents outils et technologies impliqués.
Dans sa définition de la performance, Consortech prêche, entre autres, pour le développement de l’autonomie des géomaticiens. Cette stratégie mène à l’automatisation de certaines tâches redondantes ou à faible valeur ajoutée permettant de dégager du temps pour effectuer des travaux d’analyse plus valorisants et plus bénéfiques pour l’organisation. Fait non négligeable, elle permet aussi de limiter la dépendance aux spécialistes du département des TI qui ont souvent bien d’autres priorités.
À propos du maintien et la mise à jour des compétences, il est important de noter que la formation n’est pas le seul moyen disponible. Notre clientèle mise de plus en plus sur un accompagnement continu par des sessions de coaching et de mentorat. Celles-ci permettent aux géomaticiens d’apprendre de nouvelles techniques et technologies en travaillant concrètement sur leurs projets avec leurs vraies données et en utilisant les meilleures pratiques en fonction de leur contexte.
5. LES RÈGLES DE GOUVERNANCE
Pour les départements de géomatique matures jouissant déjà d’un positionnement stratégique dans leur organisation, il sera toujours possible d’améliorer leur performance géospatiale en raffinant le balancement des stratégies et en s’appuyant sur les quatre leviers précédemment mentionnés.
Pour ceux-ci, l’implantation de règles de gouvernance s’avère alors une stratégie judicieuse. Allen Williams d’Esri Canada décrit « la gouvernance des données spatiales comme un cadre organisationnel visant à établir des stratégies, des objectifs et des politiques pour gérer et tenir à jour efficacement les données. » Mais pour y arriver, il affirme que la fonction géomatique doit d’abord obtenir un aval de la direction.
Dans nos interventions stratégiques, la réalité de nos clients nous oblige à naviguer dans des contextes plus ambigus. Nous proposons alors une méthodologie flexible qui consiste à laisser suffisamment de liberté pour innover tout en établissant un cadre et des règles nécessaires à la croissance ordonnée et durable de la fonction géomatique. Le tout en respectant les règles et contraintes organisationnelles.
Ce cadre et ces règles couvrent la définition des rôles et responsabilités des intervenants impliqués dans la collecte, le traitement, le stockage et la diffusion des données spatiales. Elles tiennent aussi compte de la documentation des processus internes, des normes ainsi que des mesures tant quantitatives que qualitatives des résultats provenant de la fonction géomatique. Plus particulièrement, nous implantons aussi des règles régissant l’utilisation d’une technologie en particulier, comme c’est le cas avec FME et FME Server.
LA PERFORMANCE GÉOSPATIALE : UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE
Dans une approche de performance géospatiale, nous considérons qu’il est impératif de bien doser ses efforts et de répartir ses budgets entre les différents piliers disponibles. Nous observons d’ailleurs une certaine « zone de confort » de certains praticiens de la géomatique autour de la donnée elle-même ou des technologies. Il est tentant de toujours acquérir plus de données et de technologies alors qu’une grande partie des besoins des bénéficiaires des données géospatiales seraient parfois mieux considérés par des initiatives touchant les compétences de l’équipe ainsi que l’optimisation des processus.
Consortech aide ses clients à atteindre cet équilibre dans les efforts à mettre sur les différents piliers ayant un impact sur la performance. Nous aidons les décideurs à mettre en perspective leurs options concernant l’acquisition de données et de technologies. Et surtout, nous nous concentrons spécialement sur l’optimisation des processus et le développement des compétences des géomaticiens, le tout encadré par des règles de gouvernance flexibles et adaptées aux contextes et contraintes organisationnelles.
Ultimement, notre mission est d’engager les leaders SIG dans un cercle vertueux où leur département créera plus de valeur pour l’ensemble de l‘organisation, obtiendra une meilleure visibilité ainsi que des budgets conséquents.